La méditation

La méditation est une rencontre progressive avec nous-même et notre richesse intérieure. Elle nous aide à modifier le rapport entretenu avec nos sensations, nos pensées et nos états d’esprit : nous nous entraînons à les reconnaître et à ne pas les suivre, ce qui permet de cultiver la présence et la clarté.

Au-delà de la détente, la méditation constitue ainsi un entraînement progressif, adapté à chacun, pour reconnaître ses fonctionnements afin d’être plus libre ; c’est pourquoi les bienfaits de la méditation éclairent et transforment le quotidien.

Chaque session est guidée par une personne formée pour donner les instructions de base sur la posture du corps, l’état d’esprit et les supports de méditation.

La pratique s’effectue sur un coussin ou sur une chaise.

Il y a plusieurs temps de méditation alternant avec de courtes pauses silencieuses.

Il est préférable de prévoir une tenue souple, un vêtement chaud si nécessaire et il est possible d’apporter son propre coussin.

La méditation permet de pacifier l’esprit et donc d’introduire une autre habitude. S’il demeure dans un état calme l’esprit devient alors beaucoup plus apaisé. Si la méditation est cultivée, cette détente devient une habitude. Elle ne se voit pas extérieurement, c’est l’esprit qui est détendu. Un esprit serein comprend davantage.

Dans le contexte bouddhique, la méditation n’a pas pour but une relaxation ou un bien-être, mais le développement des capacités de notre esprit : sa clarté et son discernement. Parvenir à cela requiert du travail et des efforts, sinon nos habitudes reprennent vite le dessus. Méditer pour se détendre ou remédier au stress est une chose mais méditer pour réellement développer discernement et clarté d’esprit en est une autre.

Lama Jigmé Rinpoché.

Le Manuel des Héros Ordinaires.

En ce qui concerne la méditation, Nendo Rinpoché reste pratique : « Quand on se dit ”je vais méditer”, le fait de se le dire génère une tension. On s’imagine qu’il faut alors tenir son esprit sur le support. Cela ne va pas aider à le calmer. Il s’agit de détendre l’esprit, de juste être là ; on pourra alors observer l’esprit de manière plus claire et directe, jusqu’à reconnaître l’essence des pensées. Méditer ne consiste pas à verrouiller l’esprit comme dans une boite. Méditer, c’est s’ouvrir et être de plus en plus conscient, de plus en plus connaissant. Notre esprit a pris des plis afflictifs à cause des habitudes ; la méditation va le libérer de ces plis. »

Rinpoché utilise beaucoup de métaphores. Pour expliquer comment l’équilibre entre la détente et l’attention est nécessaire pour conduire la méditation, il prend la voiture comme exemple. Au volant, il faut être détendu tout en restant alerte. S’il y a de l’inattendu, comme une biche qui traverse la route, nous sommes prêts à freiner. Nous captons ce qui se passe sans le suivre. Si nous suivons la biche, nous finirons dans un arbre. Il en va de même pour la méditation, il s’agit de cultiver une conscience ouverte, une détente attentive.

Un dernier point. Pour méditer, il est nécessaire de rassembler les conditions favorables à la pratique et de rester loin de l’agitation, cela permet d’engranger de l’expérience. Mais ensuite toute situation sera l’occasion d’évaluer notre méditation. Dans l’activité, serons-nous sensibles aux critiques et aux compliments, par exemple ? Être plus ou moins déstabilisés par les conditions extérieures nous montre où nous en sommes de l’expérience méditative.